Le DISC met-il dans des cases ?
Démystifions une interrogation fréquente : « Le DISC met-il vraiment les individus dans des cases ?«
Cette préoccupation légitime, source majeure d’objections à son utilisation, mérite une réflexion approfondie. N’est-elle pas réelle ? Après tout, notre société ne célèbre-t-elle pas l’unicité de chaque personne et le rejet de toute catégorisation ?
Permettez-moi cependant de vous proposer pour le modèle DISC de Marston une perspective différente en analogie avec le fonctionnement de notre cerveau.
Le cerveau humain : une usine à « cases »
Imaginez notre cerveau, une merveille d’évolution, traitant une pléthore d’informations complexes avec rapidité et efficacité. Cet organe, qui a permis la survie de l’espèce humaine est aussi très gourmand en énergie. Face à ces défis antagonistes, d’une part absorber, traiter et recracher des tonnes d’informations, et d’autre part économiser son énergie, notre cerveau utilise la catégorisation et la généralisation pour regrouper des éléments similaires, facilitant ainsi des décisions rapides et une navigation aisée dans notre environnement. Ce processus de catégorisation est une fonction naturelle, que nous exerçons tous inconsciemment, et nous n’avons pas besoin de connaître le DISC pour l’utiliser.
En réalité, nous avons tous instinctivement tendance à placer les informations dans des « cases » mentales pour mieux appréhender notre monde complexe. Nous avons tous des schémas mentaux, qui impactent nos décisions. Ceux-ci varient pour chacun d’entre nous mais ils existent pour tous.
Cependant, bien que la généralisation puisse être un moyen efficace de gagner du temps et d’économiser de l’énergie mentale, elle peut aussi parfois conduire à des erreurs ou à des stéréotypes lorsque des variations importantes ne sont pas prises en compte. Ce sont par exemple les fameux biais cognitifs qui nous font prendre les raccourcis dans nos choix.
En conséquence, il est aussi important de cultiver une pensée critique et nuancée et de reconnaître quand une généralisation peut ne pas être appropriée. Notre cerveau doit également savoir ralentir et approfondir la réflexion quand cela est nécessaire.
Le modèle DISC
Dans cette optique, le modèle DISC peut être envisagé comme un prolongement de cette inclination naturelle du cerveau à catégoriser.
Le DISC permet de nous adapter rapidement à un interlocuteur, à une situation en faisant appel à cette catégorisation. Il est cependant, crucial de comprendre que le DISC ne cherche pas à réduire les individus à des étiquettes figées. Tout au contraire, il offre une perspective sur les divers styles comportementaux pour enrichir nos interactions.
Je ne développerai pas dans ce post l’erreur à la fois si fondamentale et si fréquente qui réside dans la prise en compte dans son profil DISC de la seule couleur dominante. Ceci mériterait un autre post. De la même façon qu’on ne devrait pas dire : « je suis Rouge » ou « elle est Verte » mais plutôt « j’ai du Rouge » ou « elle a du Vert ». William Marston dans son ouvrage fondateur « Emotions of Normal People » n’a pas décrit des personnes mais des comportements.
Il faut visualiser le modèle DISC comme une palette de couleurs (avec toutes les nuances de l’Arc En Ciel). Chaque individu constitue une toile unique, et les nuances de cette palette nous permettent de peindre une image plus vibrante et détaillée.
De manière analogue, le DISC et notamment la Méthode des Couleurs AEC DISC nous dote d’un outil pour appréhender finement les nuances de nos préférences comportementales, facilitant une communication adaptée et des relations harmonieuses.
Le DISC, grille de lecture des comportements en couleurs
L’essence de l’utilisation du DISC réside dans son application raisonnée. Plutôt que de le considérer comme un verdict indiscutable, envisageons-le comme une orientation initiale, une grille de lecture qui éclaire nos préférences comportementales. Cette approche qui est celle de la Méthode des Couleurs AEC DISC nous offre la possibilité d’ajuster notre communication pour des interactions plus efficaces et empathiques.
En somme, à l’image du fonctionnement de notre cerveau, le modèle DISC n’a pas pour objectif de mettre la personne en case mais représente une puissante ressource pour améliorer la communication et les relations. Son usage intelligent, empreint de respect et de discernement, ouvre la voie à une meilleure compréhension mutuelle, à une meilleure communication interpersonnelle et donc à des performances et à un bien-être accrus aussi bien individuellement que collectivement.