Le nom de William Marston est indéniablement lié au modèle DISC dont il est l’initiateur. Mais ce personnage éclectique a eu une vie riche et a d’autres réalisations bien différentes à son actif. Découvrons sa vie et ses œuvres diversifiées…

Qui était Marston, initiateur du DISC ?

William Marston est né en 1893 à Saugus, dans le Massachusetts. A sa mort d’un cancer de la peau en 1947, il laisse deux femmes, quatre enfants et des œuvres et souvenirs contrastés sinon controversés.
Après avoir obtenu un diplôme en droit à l’université de Boston en 1915, il a été admis au barreau du Massachusetts en 1918 et a commencé à travailler comme avocat.
Il a rapidement découvert que sa véritable passion était la psychologie et il est donc retourné sur les bancs de l’Université d’Harvard pour poursuivre ses études et obtenir son doctorat en 1921.
Diplômé en droit et en psychologie, il s’intéresse également beaucoup au cinéma au point d’être retenu comme scénariste lors d’un concours universitaire. Le film dont il a écrit sera diffusé dans tous les Etats-Unis. Cet attachement au septième le suivra toute sa vie.

Au cours de sa carrière, William Marston a publié plusieurs ouvrages dans le domaine de la psychologie, notamment sur la question de l’influence et de la persuasion.

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Polygraphe - mesure de la pression systolique - détecteur de mensonge inventé par Marston, créateur du modèle DISC

Marston, l’inventeur du polygraphe

Marston est également connu comme étant le “père” du détecteur de mensonges. Il a en effet développé le premier détecteur de mensonges opérationnel. En 1921, sa thèse de doctorat porte sur le test de pression sanguine systolique. Cet instrument mesurait les changements physiologiques tels que la pression artérielle et la fréquence cardiaque pour détecter les mensonges des individus. Cette invention aurait été utilisée pour la première fois par la police de Berkeley en Californie en 1921 puis dans de nombreuses autres enquêtes criminelles et judiciaires.
Cette utilisation donne d’ailleurs lieu à des polémiques et on l’accuse de tricher. Dans un clin d’œil à son efficacité, il propose son détecteur pour une publicité pour les rasoirs Gilette, qui sont « sans mentir » les meilleurs. Monsieur Marston avait aussi de l’humour…

Marston, le féministe

Un an après son arrivée à Harvard, il a l’occasion d’assister à une conférence (par ailleurs interdite sur le campus) de la féministe Emmeline Pankhurst, grande prêtresse des suffragettes britanniques. Il sera significativement marqué par cette rencontre et le féminisme deviendra un de ses sujets favoris. Avec son épouse, Elizabeth Holloway, une brillante étudiante en psychologie, il se battra, sans forcément beaucoup de succès d’ailleurs, pour l’intégration des femmes dans les jurys des tribunaux américains. Il prit souvent de fortes positions sur la fiabilité et l’honnêteté des femmes qui seraient de meilleurs jurés que les hommes

Marston l’anticonformiste

Quelques années plus tard, alors professeur à l’Université Tufts, il fait la rencontre de l’une de ses élèves, Olive Byrne, nièce d’une figure du féminisme américain de l’époque. Avec elle, il se découvre un certain penchant pour la soumission et la jeune femme rejoint le foyer Marston, avec Elisabeth et ses deux enfants. Marston vivra dès lors une relation bigame au vu et au su de tout le monde, ce qui est, on peut s’en douter ne manquera pas d’irriter les ligues de vertus fortement actives dans l’Amérique de l’entre-deux guerres mondiales. Marston sera d’ailleurs remercié par plusieurs universités peu enclines à cautionner cette posture bigame.

Après sa disparition, ses deux femmes continueront de vivre ensemble et d’élever leurs 4 enfants.

Sa dernière expérience conduite dans une salle de cinéma où il menotte 6 femmes afin de mesurer la différence de niveau d’excitation entre blondes et brunes, lui vaut d’être définitivement exclu de l’université de Columbia et du corps professoral.

Marston trouve alors des petits boulots dans l’industrie du cinéma et écrit des ouvrages et articles sur ce sujet. Il lance également une maison de production cinématographique qui ne résistera pas à la crise financière de 1929.

Marston, le père de Wonder Woman

Après un article dans la presse dans laquelle il réaffirme ses convictions féministes et une discussion avec un éditeur de comics désireux de faire évoluer les motivations de ses super héros, il élabore avec sa femme Elisabeth un personnage féminin qui va devenir mythique : Wonder Woman. Cette héroïne est destinée à contrer l’influence des ligues de vertu et à donner confiance aux petites filles en leur proposant une icône féminine.
En 1941, sous le pseudonyme de Charles Moulton, Marston publie les premières aventures de son amazone au lasso qui se veut l’égal des hommes. Un an plus tard, durant l’été 1942, Wonder Woman obtient son propre titre et devient la première super-héroïne de l’histoire à avoir un comics à son nom. Il en sera le scénariste jusqu’à sa mort. Un moment pressentie pour poursuivre l’œuvre de son mari, Elisabeth sera finalement évincée au profit d’un autre scénariste masculin pour poursuivre le récit des aventures de la super-héroïne.

Wonder Woman une héroine créée par William Marston, initiateur du DISC

Marston et le DISC

Malgré la vie bien remplie que nous venons de découvrir, Marston a également trouvé le temps de nous léguer un modèle de profil comportemental parmi les plus utilisés dans le monde : le DISC.

C’est en 1928 que Marston écrit son livre « Emotions of normal people ».  C’est cet ouvrage qui donnera naissance au DISC.

Marston s’intéresse alors au comportement et à la personnalité et tente de les modéliser. Dans ce but, il choisit de positionner les comportements selon 2 axes. Le premier indique la façon dont l’individu considère son environnement, la situation vécue. Il peut la voir comme hostile ou plus favorable.
Le second axe positionne la façon dont l’individu réagit à cet environnement ou à la situation. Il peut être agissant ou au contraire plus acceptant. Comme le schéma ci-contre le montre, les deux axes permettent de définir 4 quadrants :

  • Le premier (au nord-est) rassemble les comportements qui perçoivent l’environnement comme hostile et sont agissants.
  • Le second (sud-est) rassemble ceux qui voient l’environnement comme favorable et sont également agissants.
  • Le troisième (sud-ouest) concerne ceux qui ont la même perception de l’environnement (favorable) mais qui sont plutôt acceptants.
  • Le dernier quadrant (nord-ouest) regroupe les comportements percevant l’environnement comme plutôt hostile et acceptants.

En déclinant les réactions prévisibles de ces populations, il est possible de définir les quatre grands types de comportement humain selon les désormais bien connu : Dominant, Influent, Stable et Conforme dont les initiales conduisent à l’acronyme D-I-S-C.

Il est important de noter que ces termes désignent des styles de comportement et non pas des styles de personnes

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Marston, le DISC et les Couleurs

Le modèle DISC est, souvent improprement d’ailleurs, appelé Méthode des Couleurs en référence aux couleurs utilisées pour symboliser les grands types de comportements. Il est intéressant de noter que l’attribution des couleurs aux comportements a varié dans le temps et varie encore aujourd’hui selon les éditeurs d’outils DISC.

A l’origine du DISC, Marston associe les quatre comportements du DISC aux couleurs Bleu (Dominance), Rouge (Influence), Jaune (Stabilité) et Vert (Conformité).

Dans les années soixante-dix, John Geier crée le Profil Everything DISC. Ce profil utilise les 4 couleurs suivantes, le Vert pour la Dominance, le Rouge pour l’Influence, le Bleu pour la Stabilité et le Jaune pour la Conformité !

En 1993, dans son livre « Universal Language », Bill Bonnstetter, créateur de TTI, reprend le Vert à la Dominance, le Rouge à l’Influence, le Bleu à la Stabilité et Jaune à la Conformité !

En 1997, à la demande de Patrice Fabart, créateur depuis de la Méthode AEC DISC mais alors distributeur de Success Insights en France, de nouvelles couleurs sont attribuées. L’apport du langage des couleurs amène l’introduction des couleurs Rouge pour la Dominance, Jaune pour l’Influence, Vert pour la Stabilité et Bleu pour la Conformité. Depuis, un grand nombre d’outils DISC ont repris cette même symbolique des couleurs.

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Avant Marston, d’autres précurseurs du DISC : les Grecs antiques, Aristote et Hippocrate

Fortuitement ou pas, le modèle DISC de Marston présente quelques analogies avec les constatations des philosophes de l’antiquité qui eux aussi cherchaient à mieux comprendre le comportement humain.  Alors, Marston a-t-il réellement innové avec le DISC ou s’est-il inspiré des sources grecques ? On peut légitimement se le demander. Faites-vous votre idée personnelle à partir de cet article de notre blog.

En savoir plus sur les sources grecques du DISC ?

Quels ont été les successeurs de MARSTON dans le développement du DISC ?

Pour en revenir au DISC, le concept a été peaufiné par Clarke, un élève de Marston puis par John Cleaver qui a rédigé le questionnaire originel dont une version actualisée sert encore aujourd’hui à établir votre profil DISC.

Un certain nombre d’autres personnes ont fait évoluer le modèle selon leurs propres idées ce qui a donnée différentes exploitations du modèle DISC, différents questionnaires et différents profils, certains s’éloignant parfois significativement du modèle initial de Marston.

En savoir plus sur l’histoire du DISC

Jung et le DISC

Bien que Carl Jung ne soit pas directement impliqué dans la création du modèle DISC, ses travaux ont influencé le développement du modèle et beaucoup d’éditeurs se référent au modèle DISC annoncent également prendre en compte les travaux de Jung sur les types psychologiques. Nous en parlerons dans cet article sur l’apport de Jung à la Méthode DISC..